S’il
pleut au jour des Saintes Reliques
Et
vente à décorner les biques
Souvent
le grand Saint-Martin
Pour
trois jours sèche le chemin.
Il y avait au Japon, un jardinier amoureux.
Sa belle était coquette, elle avait de nombreux soupirants et il
redoutait de la perdre. Souvent dans le
jardin, tout en soignant ses fleurs, il interrogeait le ciel :
« Combien de temps ma bien-aimée me
sera-t-elle fidèle ? pourrai-je la garder toujours ? »
Bien sur, le ciel ne
lui répondait pas et quand il voyait sa fiancée si belle souriant à tous ceux
qui la courtisaient son pauvre coeur était malade. Comment lui, modeste homme
de la terre pouvait-il espérer garder pour lui seul cette fleur ravissante dont
la vue charmait les princes.
La jeune fille
entourée de ses admirateurs ne semblait pourtant voir que lui ; pour lui
ses yeux étaient plus doux, son sourire plus tendre, pour lui elle chantait ses
plus belles chansons.
« Oui, mais
pour combien de temps se demandait le jardinier ? Elle est si belle, je
suis si pauvre, si modeste. Un jour c’est certain, un de ces princes va me la
prendre. »
Pour l’instant la belle lui gardait sa
préférence.
« Combien de
temps ? Combien de temps ? demandait-il aux fleurs. Combien de
temps », demandait-il aux arbres ?
« Combien de
temps, Rosée du matin ? Combien de temps, Ombres du soir ? »
Ni l’herbe ni les
fleurs, ni les arbres, ni les escargots, ni les coccinelles, ni les vers de
terre, ni les légumes, ni les hérissons,
jamais aucun des hôtes du jardin ne lui répondait.
Un jour qu’avec
angoisse il interrogeait des marguerites, une larme tomba sur une des fleurs et
un génie sortit d’une corolle, tout habillé de jaune avec un large col blanc.
« Pourquoi ces
larmes gentil jardinier ? Qui d’entre nous t’a fait du
chagrin ? »
« Personne,
jamais personne dans ce jardin ne m’a fait de peine ; c’est vous au
contraire qui me consolez ; »
« Pourquoi,
gentil jardinier, as-tu besoin d’être consolé ? »
« C’est ma
fiancée, Génie des Marguerites ; elle est si belle et moi je suis si
pauvre ! Un pauvre petit rien du tout et je voudrais tant qu’elle m’aime
toujours ! »
« Toujours, je
ne sais pas, dit le génie en montrant une fleur. Mais je te promets l’amour de ta fiancée pour
autant d’années que cette corolle a de pétales. »
Le jardinier
cueillit la fleur, compta les pétales, hocha la tête. Alors il prit à son
revers une longue épingle et effilocha la corolle. Elle eut bientôt tant de pétales qu’il devint impossible de les compter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire