L’ortie est la « mauvaise
herbe » par excellence ; celle qu’on ne songe qu’à arracher, à
éradiquer, l’indésirable au jardin. Quelle injustice quand on recense ses
vertus qui ne sont pas minces. L’ortie secourable, depuis des millénaires s’attache
aux pas de l’homme qui, l’ingrat, s’ingénie à la détruire.
Certes
elle est peu séduisante, sa caresse est redoutable mais ses bienfaits en usage
externe comme interne sont innombrables : elle est hémostatique, astringente
et anti-diarrhéique ; elle soigne les maladies de peau, calme l’urticaire.
On peut l’employer en collutoire en cas d’angine, en compresse pour les dartres
et les inflammations des gencives. Jusqu’au XIX° siècle un des moyens de
soigner la gangrène était une flagellation avec des feuilles d’orties.
Si
ce procédé barbare vous rebute et vous fait dresser les cheveux sur la tête,
avant qu’ils ne vous quittent définitivement si ce n’est déjà fait, tentez le
mélange à parts égales de suc de feuilles d’orties et de graines vertes de
capucine et frottez avec cette mixture les parties dégarnies. Si les
disparus ne veulent pas revenir, ceux qui restent au moins pousseront avec plus
de vigueur.
Nul
n’ignore la saveur délicate de l’ortie en soupe ou en purée, mélangée ou non
avec des épinards de l’oseille ou du chénopode. Elle favorise la digestion et
le transit intestinal. Les Grecs en étaient friands et Aristophane recommandait
de la récolter avant l’arrivée des hirondelles. Il faut en donner aux enfants,
aux personnes âgées ou anémiées ou encore aux convalescents.
On
remplirait des pages et des pages des qualités et des façons d’utiliser l’ortie.
Ajoutons simplement que rien n’est meilleur que l’ortie hachée pour engraisser
la volaille. Les chevaux, les ânes et les ruminants la préfèrent sèche et
flétrie.
Aucun
jardinier pour sa part n’ignore le purin d’orties malodorant mais efficace
entre autre pour évacuer les pucerons.
Voilà
donc réhabilitée une mal-aimée qui ajoute à ses bienfaits celui d’être facile à
trouver, et de ne donner aucun souci de culture. Tous les jardins possèdent
leur carré d’orties, qu’il n’a fallu ni planter ni semer. Et si la récolte en
est parfois douloureuse, songez que les rhumatismes aussi, que la piqûre de l’ortie
soulage. Comme disait ma grand-mère : « Tu as mal à la tête ?
Plante-toi un clou dans la fesse ! »
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