On voit à Malte des géraniums larges et hauts comme des arbres... de petits arbres, disons pour n'exagérer pas, des arbustes. Ils poussent, dans les pays du soleil, en pleine terre et comme on ne les dérange jamais, ils peuvent s'épanouir à leur aise.
Nous autres gens du Nord (qui ont dans le coeur, etc...), devons les rentrer avant les premières gelées et les sortir quand sont passés Lune Rousse, Saints de Glace et autres calamités et c'est pourquoi nous les gardons en pot. Ce préambule pour t'avertir, Belle Jardinière, que le temps est venu de les placer en résidence estivale, je veux dire au jardin.
Certains méprisent le géranium, trop populaire à leurs yeux distingués; ils sont bien sots. Quand la riche floraison de juin est passée, que dahlias et chrysanthèmes sont encore en boutons, c'est lui et aussi la rose qui donne des couleurs à nos massifs. Car il en existe autant de nuances, du blanc jusqu'au grenat foncé en passant par tous les roses, les oranges, les violets, que de ports : retombants, érigés, à gros pompons ou à délicat nuage de pétales; d'autres à fleurs modestes, mais aux feuillages étonnants; d'autres encore aux parfums enchanteurs de vanille, de citron, de menthe...
Mais je parle là, et tu as raison de me reprendre Belle Jardinière, du pélargonium et non pas du géranium vivace qui lui, supporte bien l'hiver , reste en pleine terre et est aussi facile à vivre que son empoté cousin. Ce géranium mérite aussi un article et nous ne l'oublierons pas.
Cependant tu me dis, jardinière, que chaque hiver tu vois périr tes potées; des potées pourtant faciles à conserver et à multiplier d'une année sur l'autre d'autant plus qu'il existe plusieurs façons de faire.
On peut rentrer les pots entiers dans un endroit abrité du gel et de la lumière et les laisser au repos; une goutte d'eau de temps à autre les maintiendra en vie.Il suffira d'éliminer les parties sèches avant de les ressortir.
Certains préfèrent les déterrer et les suspendre tête en bas, emballés dans du papier journal, dans un endroit sec et sombre.
Mais si tu as la chance, heureuse jardinière, d'avoir une serre, une véranda ou une large baie vitrée, tes géraniums vivront leur vie d'hiver en fleurissant ton intérieur. Une fois tes pots rentrés, tu les tailleras assez court et tu placeras les tiges coupées dans un vase en renouvelant l'eau régulièrement. Tandis que tes potées repousseront plus drues, tu verras sur les parties récupérées , apparaître des radicelles; elles seront bonnes à mettre en pot au prochain printemps. Ce procédé non seulement multiplie le nombre des potées, permet d'en offrir, mais aussi (car parfois on est pris de court), mais aussi conserve une variété qu'on a laissée geler par mégarde.
4 commentaires:
c'est joli et j'aime bien, mais décidément, c'est trop fragile pour chez moi. Je renonce !
Ma manine choisit les jolies extrémités, puis les casse et plante directement en terre. Elle fit ainsi d'année en année... bon maintenant...
oui, ça marche aussi comme ça; quand par hasard, une tige se casse, je la repique ans n'importe quel pot et ça pousse. C'est ainsi qu'un oranger porte en été des fleurs rouge vif: un géranium lierre lui grimpe dans les branches.
Je dois avoir des yeux distingués que yeux-tu ;) mais aucun mépris, hélas, une des rares fleurs qui ne me fait pas kiffer !
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