samedi 19 novembre 2011

Jardins de plumes + alma nature 2024

Le jardin s’accrochait partiellement à la falaise et des essences variées croissaient sur ses parties abruptes, accessibles à la rigueur, mais laissées le plus souvent à l’état de nature. Il y avait des calaïos, dont le feuillage bleu-violet par-dessous, est vert tendre et nervuré de blanc à l’extérieur ; des ormades sauvages, aux tiges filiformes, bossuées de nodosités monstrueuses, qui s’épanouissaient en fleurs sèches comme des meringues de sang, des touffes de rêvioles lustrée gris perle, de longues grappes de garillias crémeux accrochés aux basses branches des araucarias, des sirtes, des mayanges bleues, diverses espèces de bécabunga, dont l’épais tapis vert abritait de petites grenouilles vives, des haies de cormarin, de cannaïs, de sensiaires, mille fleurs pétulantes ou modestes dans des angles de roc, épandues en rideaux le long des murs du jardin, rampant au sol comma autant d’algues, jaillissant de partout, ou se glissant discrètes autour des barres métalliques de la grille. Plus haut, le jardin horizontal était divisé en pelouses nourries et fraîches, coupées de sentiers gravelés. Des arbres multiples crevaient le sol de leurs troncs rugueux.
Boris VIAN – L’arrache-coeur

1 commentaire:

FRANKIE PAIN a dit…

splendide écriture
merci de ,nous le rappeler