lundi 7 janvier 2013

Le raisin d'Amérique + alma nature 2024


Connaissez-vous le "raisin d'Amérique"?
Non pas les cépages de Californie, qui voudraient tailler des croupières à nos meilleurs bordeaux, mais la plante qu'on nomme aussi "teinturier", puisque ses baies violettes étaient parfois utilisées pour renforcer la couleur de vins pâlots.
C'est dans la cour d'une maison du Lubéron que je l'ai rencontrée pour la première fois; la très chaleureuse maison de mon pote Groopy ( s'il m'en donne l'autorisation , je vous raconterai un jour sa maison). Si hospitalière est cette demeure que la graine apportée par un oiseau, s'est installée dans un coin de mur et y a prospéré. Nous nous somme interrogés sur l'identité de la belle sans trouver de réponse.
Or voici que, poursuivant mon périple, j'avise une frangine dans le jardin d'une autre maison accueillante celle de G... en Ardèche. Nous sommes toutes deux fondues de jardin et de botanique; et de consulter les nombreux grimoires de ma copine. C'est au bout de deux jours de recherches que nous l'avons identifiée: son nom scientifique est Phytolacca Américana. On l'appelle aussi "épinard de Cayenne ou des Indes" puisqu'on peut faire cuire ses jeunes feuilles qui sont comestibles..
  Phytolacca americana
Venue d'Amérique du Nord, c'est à Bordeaux qu'elle aurait pour la première fois, touché terre en France. D'abord cultivée comme plante d'ornement exotique, elle s'est si bien adaptée qu'on la considère désormais comme intrusive. Ses robustes tiges rouges lui permettent de grimper jusqu'à 3m. de haut; sa racine pivotante est malaisée à extirper. Mais à ce sujet, écoutez Gilles Clément qui dans son "Jardin en Mouvement", explique qu'il n'existe â de "mauvaises herbes", mais seulement des plantes qui poussent à leur gré, sans solliciter notre permission. Au fait, ces plantes envoyées par le Ciel ne nous déchargent-elles pas de l'entretien parfois fastidieux de quelques massifs, pour nous permettre de mieux nous consacrer à d'autres?
Laissons s'épanouir ce "Raisin d'Amérique" en compagnie des grandes Berces du Caucase, de la mélisse, des achillées et autres chélidoines, aux côtés de nos rosiers. Elles donnent à nos jardins une allure étrange qui n'est pas sans charme. Elles ont toutes de plus, quand elles sont bien utilisées de nombreuses vertus.
Le Phytolacca, pour sa part, entrait dans la pharmacopée des Indiens d'Amérique du Nord. Sa racine ,en usage interne et à faible dose, soigne les infections des voies respiratoires, les angines, l'arthrite et les rhumatismes. En cataplasme, les feuilles viennent à bout des mycoses, de l'acné et de la gale. Mais attention, ne jouez pas les apprentis sorciers, la plante est toxique à forte dose; et si elle n'incommode pas les oiseaux - les tourterelles en sont friandes- elle est en revanche mortelle pour les chevaux.
Mais au fait, que ferait un cheval, mortel lui-même pour la bonne ordonnance de nos massifs, que ferait un cheval dans notre jardin?

2 commentaires:

LOU a dit…

Il sauterait le grillage ! et hop hop ! gambadant dans le champs tout près, crinière au vent, hennissant à la belle, au loin, loin loin. Parcourant les coteaux, grignotant une grappe de vrais raisins, en attendant de les fouler dans le fouloir après avoir tracter le tombereau des comportes dégoulinant du fruit mûr de la vigne, enrichissant les rangs de la dite vigne de son fumier si réputé... Bon, je m'égare... à bientôt.

P a dit…

Tu ne t"égares pas... tu rêves!
Un cheval dans le jardin, c'est arrivé ici, et ils étaient deux!
Autant dire qu'il n'y avait plus de jardin.