vendredi 24 février 2012

COMMENT CUISINER L’ HOMME ? + alma nature 2024


Nous discutons toujours sur les questions de victuailles, nous savons que le lapin aime à être mangé cuit, et que le canard préfère la casserole à la broche? Mais l'homme? Quid de l'homme et comment demande-t-il à être mangé? Un cannibale des îles Fidji donnait récemment - au cours d'une interview qu'il accordait à un journaliste américain- quelques aperçus très personnels sur les préférences des anthropophages. D'abord, ils préfèrent de beaucoup la chair de l'Océanien à celle du blanc. La chair du blanc est très salée; celle du Polynésien est beaucoup plus douce. Rien n'est plus mauvais, paraît-il que le vieux matelot. La saveur du vieux matelot est exécrable; et ceci vient de l'usage que fait ce dernier de l'alcool et du tabac. Joignez-y une salure excessive; bref, ce n'est pas mangeable. (Et ce disant, le vieux noir palpait le bras du journaliste, et il lui poussait le doigt entre les côtes d'une manière qui ne semblait pas être totalement platonique. Car enfin, faute de grives, on mange des merles.) "Vous me demandez quels sont les meilleurs morceaux", ajouta le vétéran. "La tête d'abord: les yeux et la cervelle pour commencer, puis les joues. Les joues des jeunes sujets font un morceau très délicat. Le haut du bras, le mollet, la cuisse passent encore, mais le reste ne vaut rien; c'est pour les chiens." Et le sauvage vint l'après-midi retrouver le journaliste, armé d'un fusil, lui offrant de le conduire à quelque distance, dans un endroit où il trouverait "beaucoup de perroquets". Bien que très salé, le journaliste préféra se passer de perroquets. Et il n'a peut-être pas eu tort.

NOS LOISIRS - 24 mars 1907




mercredi 22 février 2012

+ alma nature 2024

A SAINT JOSEPH
BON TEMPS BON AN


Le temps du Carnaval va de l’Epiphanie au début du Carême. Il finit un mardi, le Mardi Gras, dernier jour où l’on peut manger de la viande. On en profite pour faire la fête avant le temps de pénitence. On organise des défilés, on se déguise et on circule masqué
Au moyen âge on célébrait la fête des fous où tout était permis En mémoire de temps anciens où la coutume était, chaque année,  de sacrifier le souverain, on brûle le bonhomme Hiver après l’avoir sacré roi du Carnaval . Il est conseillé d’en rire.
Le diable est de toutes les mascarades ; il  séduit les filles qui reviennent enceintes et accouchent d’un monstre. Dans le Jura, à Saint Claude, la « Compagnie des « souffle-à-cul » est chargée de chasser les démons qui se nichent sous les jupes.
Le diable peut aussi se cacher dans un masque ; il arrive que les personnes qui en portent ou qui se déguisent disparaissent. Si l’on croise un enterrement, ôter le masque sous peine de ne plus pouvoir l’enlever.
Survivance des fêtes d’Isis et de Cybèle les déesses étaient portées sur des chars en forme de navire (char naval)
Désormais les confettis ont remplacé les œufs crus, que vous utiliserez plus avantageusement en confectionnant des « Beignets de Carnaval ». Qu’ils s’appellent bugnes, merveilles ou oreillettes, selon les régions, ils sont toujours faits de pâte frite sucrée.
Dans certains villages, ils étaient distribués au nom des morts de l’année. Dans d’autres,  enfants et conscrits allaient en récolter de maison en maison.
  Bretons et Tourangeaux n’en mangez jamais le Mercredi des Cendres : ils sont, ce jour là, pleins crapauds.
 Les  Francs-Comtois les consomment pour éloigner les moustiques.

En Lorraine, ma tante Titine les confectionnait selon cette recette :

Une livre de farine, quatre œufs, 100gr. de sucre, 100gr de margarine, un petit verre de mirabelle et quelques gouttes de fleur d’oranger.
Elle pétrissait le tout pour en faire une boule assez sèche mais souple.
Après un bon temps de repos, elle l’abaissait au rouleau à pâtisserie, et découpait à la roulette des figures géométriques, fendues en leur centre, et souvent passait un coin dans la fente. Une fois plongés dans la friture bien chaude, ils prenaient des formes étranges et tarabiscotées.
Elle  surveillait attentivement la chaleur de la bassine : les beignets devaient atteindre une belle couleur dorée. Si par malheur ou distraction une tournée avait un peu noirci, pour éviter le déshonneur et en dépit de nos supplications, elle la jetait aux poules. Ceux dont la couleur était réglementaire étaient sortis à la « cumrosse » et égouttés sur un torchon (on utilise maintenant du papier absorbant), puis saupoudrés de sucre glace.
Nous étions prêts à nous brûler pour les goûter encore chauds et le plus dur était  d’en laisser une quantité décente arriver jusqu’au dîner.

Quand nous avons plus tard, habité Paris, tous les ans à la fin de l’hiver, un colis arrivait. Il contenait une boîte en métal cubique où dormaient, enneigés de sucre poudreux, et précédés d’un fort parfum de mirabelles, les merveilles d’or de la tante Titine.


dimanche 19 février 2012

Comme le temps passe!!!

C'était il y a deux ans.....

Invention...+ alma nature 2024

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Il faudrait bien avec ce soleil qui revient, que je vous parle un peu de jardin, mais j'ai quand même envie de vous faire partager l'invention culinaire du jour.
C'est l'enfant métis du gratin dauphinois et de la suédoise "Tentation de Mr Janson"...
Voilà! commencez par faire chauffer votre four, réglage gratin.... (je n'aime pas préciser plus parce que le réglage dépend de la puissance du four).
Vous graissez (peu) un plat en terre  ou en céramique; disposez une couche d'oignons, une couche de pommes de terre en rondelles et un ou des harengs fumés; vous refaites une couche de chaque; pas de sel à cause du hareng, du poivre, des baies de genièvre. Ensuite, vous mouillez de vin blanc, vous ajoutez de la crème fleurette et vous enfournez.
Normalement, le temps de cuisson avoisine la demi-heure. Ce temps écoulé, vous sortez votre plat du four et vous goûtez... C'est pas assez cuit! vous réenfournez et vous retournez vaquer à d'autres occupations, telles que écrire un conté, préparer une conf, rempoter des géraniums... quand soudain.... un fumet vous fait souvenir que Nom de Zeus! j'ai oublié mes patates...
Et là, miracle! car il y en a: vous êtes intervenu juste à temps et ça va être difficile de renouveler l'exploit, car vous êtes arrivé au moment fatidique où vin blanc et crème ont été absorbés par les pommes de terre sans avoir eu le temps de dessécher. Les harengs ont un peu fondu, tout est moelleux juste comme il faut. 
Voilà de ces cuisines de hasard qu'on espère sans trop y croire pouvoir réediter...

mercredi 15 février 2012

Mironton, mironton mirontaine... nouvel almanach + alma nature 2024

Végan et végétariens, détournez les yeux!
Il faut certes pour d'excellentes raisons diminuer notre consommation de viandes de toutes natures, mais ne tombons pas d'un excès dans un autre d'autant plus que nous avons des chiens que nous aimons et les chiens sont amateurs d'os à moëlle, aussi pour leur bonheur, faut-il cuisiner parfois  du pot-au-feu.
Un bon pot-au-feu suppose au moins deux sortes de viandes et deux gros morceaux de boeuf supposent des restes. Contrairement au veau , au porc ou à la volaille, le boeuf ne s'imagine guère froid, excepté en salade accompagné éventuellement de mâche et de betteraves.
De ces restes de viandes on peut aussi faire un hachis Parmentier, mais pourquoi ne pas tenter ce bon vieux Miroton? C'est traditionnel, pas compliqué et excellent. un peu long de cuisson certes, mais en ces temps de réclusion forcée nous ne manquons pas de temps et un parfum de bonne cuisine ne peut que mieux nous faire tolérer le confinement.
Il vous faut des oignons, des gros, que vous allez émincer et faire blondir dans un peu de beurre. Saupoudrez de farine et mouillez de moitié bouillon et moitié vin blanc. Faites réduire, posez la viande en tranches sur la préparation et laissez chauffer à petit feu, sans bouillir.
Accompagnez de quelques pommes de terre et d'une salade et… bon appétit!

lundi 13 février 2012

La Langue du Chat

"Pour ne poser qu'un doigt dessus
le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
et se répond à la caresse."

Paul ELUARD

lundi 6 février 2012

L'Amour des oranges + alma nature 2024

Pour être heureux et faire de beaux fruits, orangers et citronniers ont besoin de zinc.
Où en trouver me direz-vous si vous n'avez dans les parage un bistrot sur le comptoir duquel aller casser un oeuf dur?
Dans les gouttières, tout simplement! Dans votre gouttière, sur laquelle vous gratterez un peu de poudre de zinc. Il en faut très peu.
Ensuite, il suffit de faire une légère incision et de soulever l'écorce du tronc de votre oranger ou citronnier et d'y introduire la poudre. Vous faites un joli pansement et la sève en circulant, fera la reste du travail.