samedi 10 juin 2017

Juin ! + alma nature 2024


Bientôt la Saint-Jean et ses herbes qui vont de sept à vingt-quatre selon les grimoires.
Des herbes que bien des jardiniers, confortés en cela par les distributeurs de désherbants chimiques qualifient de mauvaises. Elles déshonorent, pensent-ils, leurs si veloutées pelouses ; jettent l’anarchie dans la composition savante des massifs et l’urgence serait selon eux de les éradiquer.
Pourtant ces herbes sont aussi selon les herbiers, les botanistes et les moines dans la composition de remèdes, de tisanes, de liqueurs souvent bénéfiques. Souvenons-nous que c’est un « vin herbé » qui enivra d’amour Tristan pour la blonde Yseut. Certes l’histoire a mal fini, aussi restons prudents et de ces herbes controversées, sachons en reconnaître d’inoffensives et savoureuses pour nous mitonner une gentille petite soupe de printemps. Le printemps est souvent capricieux et un bouillon d’herbes bien chaud est parfois bienvenu en soirée.
Glaneuse, tu vas d’abord reconnaître le chénopode « bon-henri » qu’on nomme aussi épinard sauvage ; nul besoin de le décrire plus. En revanche, ne garde que ses feuilles tendres et la hampe graineuse ; sa tige est fibreuse et amère. Tu trouveras aussi dans un coin un peu délaissé de ton jardin de le l’alliaire dite officinale. Ses feuilles sont rondes et dentées et dégagent une bonne odeur d’ail quand on les froisse. Tu iras ensuite au potager où très certainement prospère un pied de livèche. Quelques feuilles et un peu de fenugrec feront office de bouillon sans qu’aucune poule n’ait péri. Tes bordures d’oseille ne demandent qu’à être éclaircies pour ajouter une touche d’acidité au potage ; ici encore, il faut éliminer les côtes.
Il n’y a plus qu’à ajouter comme pour tout potage, une ou deux pommes de terre pour l’onctuosité ; une carotte et ses fanes, un oignon, deux clous de girofle, une branche de thym et le gros laurier dont l’âge est probablement celui de ta maison, ne te refusera pas deux ou trois feuilles.
Ensuite, ma foi glaneuse, tu sais faire une soupe : de l’eau, sel et poivre, feu doux, puis quand les pommes de terre sont tendres, il est temps de mixer et d’ajouter une ou deux cuillers de crème fraîche.